La bigorexie ou la dépendance sportive a été identifiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 2011. Cette dépendance est caractérisée par le besoin éternel de se déplacer et de franchir de plus en plus ses frontières. Jusqu’à épuisement.
15% des athlètes amateurs disent qu’ils sont « drogués » au sport. Mais c’est souvent le déni qui les caractérise. Comment reconnaissez-vous la bigorexie ? Portrait de trois toxicomanes automédicés…
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Plan de l'article
Histoires
Richard Thiry, 47 ans, entraîneur et directeur d’un centre sportif :
« J’ai démissionné il y a deux ans, mais je viens de refuser. Je vais faire du sport intense à nouveau, mais cette fois d’une manière intelligente. Avant ça, j’étais minutieux tout le temps. Je voulais chercher l’inaccessible. Même si tu me fais mal. Je fais du triathlon et j’ai rêvé de me qualifier pour les Championnats du monde à Hawaii. Mais en utilisant fait quoi que ce soit, je me suis retrouvé avant le sport. Jusqu’à ce que vous faites un burnout . Aujourd’hui, je reviens, trois à quatre fois par semaine je reviens pour le plaisir. Mais je ne veux plus exercer de pression et surtout, je ne veux pas rejeter les dîners de famille ou les occasions spéciales sous prétexte que je m’entraîne. »
Farid Berchiche, 45 ans, prothèses à Charly Oradour (Moselle) :
« Le sport est un équilibre. Je fuis. J’aime les longs marathons. Vous vous rendez compte que vous êtes sous la forteresse de la drogue quand vous devenez irritable, et vous ressentez une grande frustration quand vous ne pouvez pas aller à la formation. On peut même s’en prendre aux autres parce qu’on a disparu. Nous devons sécréter les endorphines. Et c’est vrai que mes proches peuvent me reprocher d’être égoïste de ne penser qu’à mon sport. Je m’entraîne souvent le vendredi soir. Le pire c’est quand mon fils m’a demandé de choisir entre ma séance ou de manger avec lui… Il y a inévitablement des questions. »
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Emilie Aubriot, 33 ans, entraîneur personnel à Dijon :
« Si je ne fais pas mon cours de sport pendant la journée (un minimum), je ne me fâcherai pas de quoi que ce soit. L’activité physique est une lacune, un moyen d’extériorisation. Je suis tellement mordu et je veux briser mes limites jusqu’à présent que je m’inscris à Koh Lanta chaque année. Je n’ai jamais été retenu. J’espère que cette année sera la bonne chose !
»
Bigorexia : est-ce un médecin sérieux ?
Richard, Farid et Emilie sont accro au sport et le prennent. Mais c’est sérieux ? Les explications du médecin sportif Messin, Dr Bruno Grandidier : « Je dirais que c’est une pratique addictive. Il y a tellement de façons de regarder le sport que de le pratiquer. Tu es accro au sport quand tu y vas si vous savez très bien, au fond de vous, allez qu’il vaudrait mieux se reposer. »
C’ est si grave ? « Je ne crois pas ça. Arrête d’avoir une dépendance, comme celle-ci. Il sera toujours moins nocif que l’alcool ou les cigarettes », explique le Dr Grandidier. « Mais assurez-vous de retourner les bâtons pour le corps, le corps et… la vie sociale . »
La désintoxication est-elle difficile ? « En général, c’est l’entourage de la personne qui se plaint à ce sujet, et non la personne elle-même, comme avec d’autres dépendances. C’est compliqué parce que vous savez en bas que vous devriez faire l’impasse pendant l’entraînement, garder le vôtre, mais vous y allez toujours… Arrête d’être coupable ! » SavecordSaveSave